lundi 4 mars 2013

Comment avec le statut d'auto-entrepreneur l'Etat Français peut en arriver à vendre au citoyen un chat dans un sac

Il fallait que je le fasse, pour pourvoir tourner la page de ce problème qui m'a foutu en l'air une bonne moitié de l'année 2012. Ça aurait dû être un moment de facilité, de découverte, d'expérimentation, ça a viré au roman d'épouvante. Alors 3 jours d'écriture non-stop, en un seul jet quasiment sans relire ni reprendre, afin de conserver le précieux souffle premier, celui d'une certaine exaspération, et surtout désolation pour ce pauvre pays qui meurt de ne plus savoir fabriquer de visionnaires pour le conduire.

Le résultat se retrouve être plus long que prévu (3 parties et 52 pages!), ça radote sûrement (surtout dans la Partie 2), le propos y est très certainement tour à tour naïf, excessif, approximatif, souvent les trois à la fois. Mais il fallait bien que ça sorte, pour  que cela puisse se transformer un objet qui s'éloigne, afin de pouvoir cataboliser, tourner définitivement cette page, et passer à autre chose. Je ne sais dire si ce partage d'expérience va servir à quelque chose, ou quelqu'un, mais voilà qui est fait! Ouf!

Tout ceux qui ont été copieusement emmerdés un jour par une administration où des préposés mal ou non formés n'ont pas compris que l'intérêt supérieur de l'Etat, à plus forte raison en période de crise, commande de remettre le plus vite possible un citoyen au travail, et non de lui superposer à l'infini les obstacles jusqu'à ce qu'il ne fasse plus que s'occuper de devoir les résoudre, se reconnaîtront sûrement.

(Cet article a fait l'objet d'un copyright, mais il est évidemment partageable et diffusable, tout ou partiellement, gratuitement)

PS du 2/4/2013: Ben ça alors! "Quand le CDI n'est plus la norme" par Slate. Combien de temps pour que cette info parvienne au cerveau des politiques? Un quart de siècle?



Comment avec le statut d'auto-entrepreneur l'Etat Français peut en arriver à vendre au citoyen un chat dans un sac.

Comment cette piteuse aventure amène à une réflexion sur l'exercice du travail et la création de croissance en France.

Sur sa nécessité urgente de réinvention et d'adaptation à l'époque. Et sur une interrogation concernant les acteurs réellement capables de pouvoir la
mener.


L'auto-entrepreneur... Si notre lecteur n'a pas entendu parler de cet étrange bipède lors du dernier semestre 2012, c'est qu'il ne devait pas résider en France. Ou qu'il aurait, par choix personnel de vie, tourné le dos à tous les supports de presse.

Pour ce lecteur particulier, et aussi un peu pour nous-mêmes, la Partie 1 de cet article va rappeler brièvement les fondements du statut d'auto-entrepreneur, ses vertus et ses performances, ainsi que ses effets secondaires. La Partie 2 rapportera par le menu donc ma courte expérience personnelle du statut. Et sur la base des inquiétants constats tirés de cette expérience, la Partie 3 et dernière partie de cet article tentera de suggérer quelques avancées salutaires, on l'espère, génératrices de croissance.


PARTIE 1


UN BREF HISTORIQUE DU STATUT, SES AVANTAGES, SES INCONVÉNIENTS


La création d'un cadre légal pour rendre possible une petite activité, accompagnée d'une véritable ambition de simplification

"Ce régime a été imaginé au départ pour offrir un cadre juridique aux activités lucratives autour de l'Internet, nécessitant un niveau d'investissement très faible. Il a été dans un deuxième temps ajusté afin d'offrir un moyen rapide de création d'entreprise" (source: Wikipedia). Le statut d'auto-entrepreneur est une invention de la Sarkozie, projection directe dans la législation du travail du slogan de campagne, le "Travailler plus pour gagner plus" que l'on ne présente plus. Au départ, on ne trouve que de belles et louables intentions, comme autant de bonnes fées penchées sur le berceau du nouveau-né: partant du constat admis par tous qu'en France, entreprendre est devenue une mécanique atrocement complexe et au coût dissuasif pour le citoyen ordinaire, il s'est agi de proposer un cadre fiscal et social simplifié et allégé.

Le but? Permettre à tout citoyen de créer une petite activité et de générer un revenu plafonné par le statut...  (télécharger la suite - les liens hypertextes contenus dans le document sont actifs lorsque l'on télécharge le pdf)



PARTIE 2

COMMENT CE BEAU SCÉNARIO INNOVANT EN MATIÈRE DE
LÉGISLATION DU TRAVAIL NE DURE QUE LE TEMPS DE LA PREMIÈRE SCÈNE AVANT DE VIRER AU ROMAN D'ÉPOUVANTE


Attention cher lecteur, cette partie est sans doute la plus longue des trois, et je m'en excuse d'emblée. Mais rapporter ici l'historique des échanges absurdes avec l'Urssaf permet seul de donner une idée du gâchis d'énergie humaine, et le haut degré de non-sens dans lequel ce pays se trouve plongé. Peut-être d'ailleurs sans retour en arrière possible. Sauf à condition d'un vif sursaut, aujourd'hui bien incertain du fait de l'absence de personnel politique capable de seulement y songer, et de l'imaginer.


L'honnêteté intellectuelle commande de reconnaître que je n'ai peut-être pas eu de bol. Qu'à l'Urssaf, dans le bureau juste à côté se trouvait peut-être une personne intelligente, ouverte, doté d'un jugement ainsi que d'un esprit d'analyse et de synthèse, et surtout d'une haute idée de sa mission et du service à devoir rendre à l'usager doublée d'un goût personnel pour l'efficacité... (télécharger la suite - les liens hypertextes contenus dans le document sont actifs lorsque l'on télécharge le pdf)




PARTIE 3

AVEC UN FONCTIONNEMENT ET UNE VISION AUSSI ARCHAÏQUES,
COMMENT EST-IL POSSIBLE DE PRÉTENDRE QUE L'ON TENTE DE
RÉSOUDRE UNE CRISE?

QUELLES SONT LES NOUVELLES FORMES DE TRAVAIL À INVENTER? COMMENT CES FORMES NOUVELLES ÉCHAPPENT-ELLES À CEUX QUI
SONT AU POUVOIR, ET QUI ONT POURTANT LA CHARGE DE LEUR INVENTION?

COMMENT SORTIR LA CROISSANCE DE SA MYSTIFICATION PUBLIQUE
ET DE L'INCANTATION EN BOUCLE, AFIN DE LA RÉTABLIR
EN TANT QUE RÉALITÉ EN FONCTIONNEMENT ?


Cette 3ème partie est sans doute la plus importante. Il n'est humainement pas concevable que ce rendez-vous raté avec ce "dispositif révolutionnaire par sa simplicité" ne se résume qu'au récit d'un gâchis institutionnalisé.


Cela a déjà été dit en conclusion de la partie 2, mais re-précisons-le en préambule de celle-ci, que l'on ne se méprenne surtout pas: ni la mission, ni la performance générale de l'Urssaf à remplir cette mission ne sont remises en cause dans l'ensemble de ce propos. Ce qui suit ne veut se concentrer que sur les conditions extrêmement dommageables envers l'usager de l'exécution de ladite mission, ainsi que sur les raisons à l'origine de ces ratages.

Energie créatrice de croissance, trou noir, et transport de l'eau

Reconsidérons donc maintenant l'histoire non plus en tant que succession d'épisodes à niveau de lecture anecdotique, mais cette fois en terme de ce que nous appellerons l'E.C.C, à savoir d'Energie Créatrice de Croissance... (télécharger la suite - les liens hypertextes contenus dans le document sont actifs lorsque l'on télécharge le pdf)

2 commentaires:

  1. merci pour ce partage qui laisse médidatif. Je partage totalement votre vision des choses... et cela me fait réfléchir à la création du statut d'auto-entrepreneur que je suis sur le point de faire.... Soyons optimistes, rêvons pour nos enfants d'une france où cela sera possible ! Bonne continuation.

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    1. Ne vous privez surtout pas d'essayer. Mais sachez que si vous sortez des clous pour une raison x ou y, une raison même totalement indépendante de vous, alors vous aurez l'Urssaf (et le RSI) en face, et une bonne partie de votre temps et de votre énergie y sera engloutie en pure perte. En attendant que quelqu'un se réveille en haut de l'Etat, et finisse par se rendre compte que ce gâchis d'énergie nourrit la crise, il n'existe hélas pratiquement que ce dispositif pour pouvoir encadrer légalement une activité complémentaire ou modérée que l'on est en mesure de créer. Bonne chance tout de même.

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